Catherine II la grande

Catherine II de Russie, tsarine de Russie de 1762 à 1796 Catherine II de Russie, ou Sophie-Frédérique-Augusta d’Anhalt-Zerbst de son nom de jeune fille, est née le 21 avril 1729 à Stettin en Poméranie et est morte le 17 novembre 1796 à Saint-Pétersbourg en Russie. Elle est la fille de Christian-Auguste (1690-1747), prince d’Anhalt-Zerbst, et de Johanna-Elisabeth d’Holstein-Gottorp (1712-1760). Elle est choisie par l’impératrice Élisabeth Petrovna pour épouser, en août 1745, Charles Pierre de Holstein-Gottorp, l’héritier du trône de Russie. Emmenée à Saint-Pétersbourg dès 1744, la princesse allemande se convertit à la religion orthodoxe et reçoit comme nouveau nom de baptême Iekaterina (Catherine) Alekseïevna. Contrairement à son époux, germanophile de cœur jusqu’à la fin de sa vie, l’intelligente et ambitieuse princesse s’immerge dans la culture russe, apprenant la langue, l’histoire et les coutumes du pays.

En janvier 1762, l’impératrice Élisabeth Petrovna meurt et l’héritier au trône accède à la Couronne sous le nom de Pierre III. L’attitude germanophile du nouveau tsar et son mépris à l’égard de ses sujets exacerbent de nombreux Russes qui se regroupent derrière la nouvelle impératrice, Catherine. Parallèlement, les sarcasmes incessants de Pierre poussent rapidement Catherine à se désintéresser de son mariage et à adopter des mœurs dissolues. Dès juillet de la même année, une révolution du palais conduite par les frères Orlov, favoris de Catherine, installe cette dernière sur le trône. Après l’assassinat de Pierre III dans les jours qui suivent (sans doute par les Orlov), commence un règne de trente-quatre ans, « pour la défense de la foi orthodoxe et la gloire de la Russie ».

Se déclarant favorable aux idées libérales, cherchant à améliorer l’image de son empire (souvent perçu comme archaïque), Catherine II cultive volontiers son image de « despote éclairé ». Ouverte à l’esprit des Lumières, elle correspond avec Voltaire entre 1763 et 1777, et Diderot lui rend visite en 1773. Cependant, malgré sa volonté de gouverner la Russie selon les préceptes du droit, elle instaure progressivement un pouvoir autocratique. Souhaitant doter son pays d’un nouveau code de lois, elle convoque en 1767 une « commission législative » réunissant toutes les classes de la société (à l’exception des serfs, soit la moitié de la population) et rédige à l’intention des députés une « Instruction » (Nakaz) d’inspiration libérale. Cependant, la commission est ajournée dès l’année suivante et le Nakaz reste lettre morte, tandis que le pouvoir de la noblesse est renforcé et le servage étendu.

La sévère répression de la révolte des serfs menée par Pougatchev (1773-1774) marque le passage à une politique nettement plus autoritaire : en 1775, une importante réforme administrative, divisant la Russie en cinquante gouvernements, est mise en place au sein de l’Empire et, dix ans plus tard, les privilèges de la noblesse sont codifiés en une « Charte de la noblesse ». De fait, Catherine II s’appuie sur l’aristocratie, ossature de l’armée et de l’administration russes, au détriment des paysans. Pour exemple, en 1787, le feld-maréchal Grigori Aleksandrovitch Potemkine (favori de la tsarine) organise un voyage triomphal de Catherine II en Crimée, ne craignant pas de faire construire des villages factices pour faire la preuve de l’excellence de l’administration impériale.

Le règne de Catherine II est également émaillé de spectaculaires conquêtes. Ambitieuse pour son empire, la tsarine axe sa politique extérieure selon deux directions majeures : annexion de la Pologne et expansion territoriale aux dépens de l’Empire ottoman. Dès 1764, elle fait monter sur le trône de Pologne Stanislas II Auguste Poniatowski, un ancien favori, ce qui lui permet d’établir un semi-protectorat, qui conduit aux trois partages successifs du pays (1772, 1793, 1795). Par ailleurs, les deux guerres menées contre l’Empire ottoman (sixième et septième guerres russo-turques, respectivement en 1768-1774 et 1787-1792), au cours desquelles s’illustrent Potemkine et Souvorov, permettent à la Russie d’annexer la Crimée en 1783. Le pays se rend ainsi maître du littoral de la mer Noire entre le Bug et le Dniestr, où sont aménagés, entre autres, les ports de Sébastopol (1783) et d’Odessa (1794).

À la fin de son règne, Catherine renforce encore le despotisme du pouvoir, alors que toute idée libérale — développée par les philosophes des Lumières qu’elle affectionnait particulièrement — lui inspire désormais de l’aversion, exacerbée en outre par la Révolution française. Lorsqu’elle meurt à Saint-Pétersbourg le 17 novembre 1796, la « Grande Catherine » laisse néanmoins la Russie sur la voie de la modernité : la prospérité économique a favorisé la croissance industrielle (la Russie est devenue le premier producteur de fer et de fonte) et l’essor culturel (fondation de l’Ermitage en 1764, construction du palais du Tauride et de l’Arsenal à Saint-Pétersbourg). Le fils issu de son mariage avec Pierre lui succède sous le nom de Paul Ier.

Source : wikepedia





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