Angela Davis

angela davis militanteAngela Yvonne Davis, née le 26 janvier 1944 à Birmingham dans l’État de l’Alabama, est une militante américaine communiste des droits de l’Homme. Angela Davis est née dans une famille afro-américaine habitant l’Alabama des années 1940, alors que les lois Jim Crow imposaient toujours la ségrégation raciale dans le Sud des États-Unis. Son père était diplômé de St Augustine’s College, une institution réservée aux Noirs Américains située à Raleigh en Caroline du Nord. Il fut brièvement professeur d’histoire dans l’enseignement secondaire mais, estimant son salaire insuffisant, il quitta son emploi de professeur pour acquérir une station service dans le quartier noir de Birmingham (Alabama). Sa mère, qui mena aussi ses études jusqu’au supérieur, était professeur dans le primaire. La famille Davis occupe dans un premier temps les logements sociaux de Birmingham. En 1948, elle quitte les petites maisons uniformes en briques rouges qui composent le logement social de la ville pour une vaste maison en bois, dans un quartier qu’elle est la première famille noire à occuper. Rapidement après son arrivée, elle est suivie par de nombreuses autres familles noires. Cette mixité nouvelle exacerbe les tensions raciales. En 1949 a lieu le premier attentat contre une des maisons nouvellement construites par des Noirs. Il est le premier d’une longue série qui donne au quartier son surnom de « Dynamite Hill ».
angela davis FBIDurant sa jeunesse, Davis est profondément marquée par son expérience du racisme, des humiliations de la ségrégation raciale et du climat de violence qui règne dans son environnement quotidien. Cette expérience s’accompagne des premiers éléments de socialisation politique. La famille d’Angela y joue un rôle important. Ses deux parents possèdent une expérience militante : au lycée, sa mère a participé à des mouvements antiracistes, militant notamment pour la libération des Scottsboro Boys. Ses deux parents sont par ailleurs membres de la National Association for the Advancement of Colored People (NAACP). Sa grand-mère maternelle, née quelques années après la Proclamation d’émancipation, lui parle de l’esclavage qu’avait connu ses propres parents. Ses premières vacances à New York, où elle goûte aux joies d’une vie non ségréguée dans la famille de son amie Margaret Burnham, sa future avocate, avive encore sa conscience des humiliations quotidiennes qu’impose la ségrégation. Plusieurs nouveaux épisodes viendront lors de ses visites ultérieures- entre six et dix ans, elle passe la plus grande partie de ses étés à New York, réviser son jugement sur la situation idéale des Noirs dans le Nord. Elle fréquente l’école primaire de Birmingham réservée aux Noirs. Abritée dans des bâtiments vétustes, elle est moins bien dotée financièrement que l’école réservée aux Blancs. Davis note toutefois que la ségrégation avait aussi pour effet de laisser aux enseignants noirs une marge de liberté qui leur permettait d’orienter le contenu de leur enseignement dans un sens qui favorisait l’émergence d’une identité spécifiquement noire. Outre The Star Spangled Banner, l’hymne national américain, les enfants apprenaient et chantaient en classe l’Hymne national noir de James Weldon Johnson. Ils se voyaient enseigner la vie des personnages historiques noirs qui avaient marqué la vie du pays comme Frederick Douglass, Sojourner Truth ou Harriet Tubman. Le modèle de réussite qui était proposé aux enfants noirs par les enseignants s’appuyait néanmoins selon elle sur une morale de la réussite individuelle qui masquait la dimension collective de la lutte qu’elle pensait devoir être mise en œuvre pour renverser le système raciste et libérer les Noirs de leur oppression. À quatorze ans, alors qu’elle se dit ennuyée par « le provincialisme de Birmingham », elle doit choisir son orientation pour le lycée. Deux opportunités s’offrent à elle : elle est acceptée dans l’école préparatoire de l’Université Fisk de Nashville, une des institutions réservées aux Noirs les plus prestigieuses du pays, et au sein d’un programme expérimental de l’organisation quaker American Friends Service Committee qui place des étudiants noirs du Sud dans des écoles mixtes du Nord. Intégrer l’Université Fisk lui ouvrirait la voie des études médicales auxquelles elle se destine alors pour devenir pédiatre. La seconde option lui permettrait de rejoindre le lycée Elisabeth-Irwin, une école privée de Greenwich Village (New York) défendant les principes de l’éducation nouvelle. Après de longues hésitations, elle finit par choisir New York.
angela davis militanteÉtudes supérieures

En 1962, elle obtient une bourse pour étudier à l’université de Brandeis dans le Massachusetts. Elle est l’une des trois étudiantes noires de première année. Davis décrit cette première année comme une année d’isolement qu’elle « cultive de façon quelque peu romantique », se plongeant notamment dans les œuvres des existentialistes français (Jean-Paul Sartre, Albert Camus…). Son année universitaire est marquée par une série de conférences de l’écrivain James Baldwin sur la littérature qui est interrompue par la crise des missiles de Cuba ; Baldwin refuse de poursuivre son exposé mais s’exprime sur le conflit lors d’une assemblée générale, aux côtés du philosophe Herbert Marcuse que Davis entend pour la première fois. Elle occupe divers emplois pour financer un voyage en Finlande où se déroule le Festival mondial de la jeunesse et des étudiants. Elle s’arrête à Londres et passe quelques jours à Paris et à Lausanne. À Helsinki, elle se montre particulièrement impressionnée par l’énergie dégagée par la représentation que donne la délégation cubaine. Lors de sa deuxième année à Brandeis, elle étudie la littérature et la philosophie française contemporaine ; Sartre en particulier continue de susciter son intérêt. Elle voit Malcolm X haranguer un amphithéâtre composé quasi exclusivement d’étudiants blancs, en leur annonçant la prochaine punition divine de leurs pêchés envers les Noirs.

angela davis black panthersParcours politique

À son arrivée à San Diego, elle est privée de tout contact au sein du mouvement noir californien et adhère en désespoir de cause à l’organisation radicale des étudiants du campus dont l’action se tourne principalement vers la lutte contre la guerre du Viêt Nam. Elle subit à cette occasion sa première arrestation suite à une distribution de tracts. Souhaitant s’impliquer dans une action spécifique à destination des Noirs, elle travaille à organiser un conseil des étudiants noirs de l’université de San Diego, jusqu’alors inexistant. Sa première action est de participer à un comité de soutien à Ed Lynn, un soldat qui avait lancé une pétition contre la discrimination raciale dans l’armée. Son implication militante lui révèle la profonde désunion du mouvement de libération des Noirs et les très fortes rivalités qui le traversent. Elle-même occupe une position très minoritaire au sein mouvement. Sur le plan des objectifs, elle s’oppose au séparatisme de certaines des organisations du Black Nationalism qui pensent que la libération du peuple noir doit passer par une séparation de la société blanche et la fondation d’une Nation Noire sur le sol américain ou africain. Sur le plan des moyens, elle refuse la méthode consistant à exacerber les antagonismes entre Noirs et Blancs dans le but de provoquer des soulèvements spontanés similaires à ceux de Watts ou de Détroit dans lesquels certaines organisations voyaient les prémices d’un soulèvement généralisé du peuple afro-américain.

angela davis fbiSon adhésion au parti communiste américain et au mouvement des Black Panthers lui vaut d’être surveillée par le FBI. Elle enseigne en 1969 à l’UCLA – l’université de Californie à Los Angeles – mais en est renvoyée à cause de son activisme politique. Elle s’investit dans le comité de soutien aux Frères de Soledad, trois prisonniers noirs américains accusés d’avoir assassiné un gardien en représailles de l’assassinat d’un de leur codétenu. Elle est accusée d’avoir organisé une prise d’otages dans un tribunal dont l’issue a été meurtrière : Jonathan Jackson, le jeune frère de George Jackson, le juge et deux autres prisonniers sont tués après que la police a ouvert le feu sur leur véhicule. Commence alors une cavale à travers les États-Unis : elle apparaît sur la liste des femmes les plus recherchées par le FBI. Ce dernier, dirigé par J. Edgar Hoover, lutte dans le cadre du programme COINTELPRO contre les Black Panthers et les communistes dans un contexte de guerre froide et de guerre au Viêtnam . Après deux semaines de cavale, elle est arrêtée dans un hôtel, puis emprisonnée pendant seize mois avant d’être jugée et acquittée. Cette affaire connaît un retentissement international. En France, Jean-Paul Sartre, Gerty Archimède, Pierre Perret et des milliers de manifestants la soutiennent.

angela davis feministeDès sa sortie de prison en 1971, Angela Davis se met à publier. Ses essais autant que ses discours véhéments en font l’une des intellectuelles radicales les plus connues de l’époque : la paix au Vietnam, l’antiracisme, le féminisme constituent son credo. En 1980 et en 1984, Angela Davis se présente aux élections présidentielles américaines comme vice-présidente du candidat communiste Gus Hall.

angela davis contre peine mortDe nos jours, Angela Davis est professeur d’histoire de la conscience à l’Université de Californie (campus de Santa Cruz). Elle fait campagne contre la guerre en Irak. Elle a reçu le Prix Thomas Merton en 2006. Angela Davis rejoint le « Comité international de soutien aux victimes vietnamiennes de l’agent orange et au procès de New York » (CIS) conduit par André Bouny. Elle lutte contre l’industrie carcérale et la peine de mort aux États-Unis et dans le monde.

Source : wikepedia





3 commentaires pour á Angela Davis

  1. bah ma carounette elle rigolait pas la angela m’cherche pas ou je te dezingue n’empeche elle a eu raison c quand meme un pays de dingue les states

  2. StellaNo Gravatar on février 8th, 2013 at 7:47
  3. Un mythe, une voix, un exemple.

  4. AlphonsyneNo Gravatar on février 14th, 2013 at 7:10
  5. Ma douce Caroline, je pense que tu ne pouvais qu’avoir cette femme extraordinaire comme muse, je trouve qu’elle a un parcours exemplaire, elle a bien vieilli et elle continue son combat. Tu ne parles d’aucun film en parlant d’elle c’est un oubli ou il n’en existe pas.

  6. mumuNo Gravatar on février 18th, 2013 at 11:18

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *




CommentLuv badge