Mademoiselle Du Parc dite Marquise

Marquise-Thérèse de Gorle, dite Mlle Du Parc, était une comédienne française, née en 1633, et décédée à Paris le 11 décembre 1668. Elle fit partie de la troupe de Molière lorsque celle-ci circulait encore en province. Elle était la fille de Giacomo de Gorle, qui était « opérateur » à Lyon en 1635. Elle était fort belle, et plusieurs hommes, dont certains célèbres, furent amoureux d’elle au cours de sa brève existence. Il semble qu’elle ait commencé comme danseuse et actrice dans une troupe de campagne, avant de rencontrer à Lyon la troupe de Molière. Le 23 février 1653, elle se maria avec un de ses comédiens, René Berthelot dit Du Parc, gros jeune homme qui s’était spécialisé dans les rôles de valet. Elle prit alors comme nom de théâtre Mlle Du Parc. Associée dorénavant, par l’intermédiaire de son mari, aux Béjart, à Molière et au reste de la troupe, elle les suivit dans leurs pérégrinations en province : Pézenas, Béziers, Nîmes, Grenoble, Rouen. C’est là que les deux Corneille, Pierre et Thomas, qui habitaient la ville, furent subjugués à la fois par la qualité de la troupe et par la beauté de Mlle Du Parc. Selon la coutume de l’époque, ils lui adressèrent des vers : Pierre le Sonnet perdu au jeu, Thomas, plus habile versificateur, une élégie de 136 vers.

Et quand la troupe quitta Rouen, Corneille ne se contenta pas de lui faire des adieux en vers :

Allez, belle Marquise, allez en d’autres lieux
Semer les doux périls qui naissent de vos yeux…

Il se jura également, avec son frère, de faire entrer cette actrice dans leur troupe du Théâtre du Marais. La troupe de Molière étant arrivée à Paris, Mlle Du Parc débuta devant le roi le 24 octobre 1658, au Louvre dans L’Étourdi ou les Contretemps, rôle d’Hippolyte, et ensuite devant le public au Petit-Bourbon. Mais les Corneille usèrent de toute leur influence, qu’ils avaient grande, pour avoir le couple Du Parc dans leur théâtre. Promettant des pièces nouvelles spécialement écrites pour elle, ils arrivèrent à leur fin. À Pâques 1659, Du Parc et sa femme quittèrent Molière, après avoir partagé avec lui pendant plus de 10 ans les tournées de province. Pour compenser un peu cette perte, Molière parvint à faire faire le chemin inverse aux deux frères L’Espy et Jodelet. Mais cette expérience au Marais fut décevante pour le couple. Mlle Du Parc, enceinte, put jouer très peu, et, un an plus tard, à Pâques 1660, ils réintégrèrent la troupe de Molière. Molière, qui était en train d’écrire Sganarelle ou le Cocu imaginaire, s’empressa de bâtir un rôle de Gros-René pour Du Parc, et de confier à sa femme le rôle de Célie. Elle enchaîna les créations et les reprises jusqu’en fin 1666, sans interruption, excepté pour la naissance de son fils Jean-Baptiste-René. Elle créa même le rôle d’Aglante dans La Princesse d’Élide quelques jours seulement après la mort de son mari. À cause sans doute de sa formation de danseuse, elle excellait également dans les ballets qui accompagnaient souvent les spectacles. Larousse et Lyonnet rapportent tous deux le témoignage suivant : « Elle faisait certaines cabrioles remarquables, car on voyait ses jambes et partie de ses cuisses, par le moyen de sa jupe fendue des deux côtés, avec des bas de soie attachés au haut d’une petite culotte », exercice qui semble avoir marqué ses contemporains. Elle avait conquis une des premières places de la troupe, et aucune situation au théâtre ne semblait paraître plus enviable pour elle, quand elle quitta brusquement la troupe pour rejoindre celle de l’Hôtel de Bourgogne et son auteur Jean Racine. Ce quasi-enlèvement fut la raison de la brouille entre Racine et Molière. Ce dernier, de 18 ans l’aîné, avait fourni au premier aide, appui, conseils ainsi que parfois ses meilleurs comédiens. Il ne pardonna pas ce qu’il considéra comme une trahison.

Racine écrivit spécialement pour son idole le rôle d’Andromaque, et ils connurent tous les deux des amours folles. Mlle Du Parc était alors au faîte de sa gloire, adulée par beaucoup, lorsqu’on apprit la nouvelle de sa mort subite le 11 décembre 1668. Cette mort sembla si étrange que Racine fut un instant inquiété. On parla d’empoisonnement. Maintenant nous savons qu’elle était enceinte, et que, veuve, elle mourut en couches, probablement d’un avortement.

Source : wikepedia





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