Dorothy Bussy
Dorothy Bussy, est une romancière et traductrice britannique, née Dorothy Strachey le 24 juillet 1864 et morte le 1 mai 1960. L’écrivain Lytton Strachey et le psychanalyste James Strachey, premier traducteur de Freud en anglais, étaient ses frères cadets. Ce fut par leur intermédiaire que, quelques années plus tard, elle fit la connaissance des membres du Bloomsbury Group. A la suite de sa sœur Elinor, Dorothy Strachey fit ses études secondaires en France, au pensionnat des Ruches, près de Fontainebleau, dirigé par Marie Souvestre . Puis elle suivit Marie Souvestre en Angleterre lorsque celle-ci partit ouvrir une nouvelle école à Allenswood, près de Londres. Par la suite, elle y occupa un poste d’enseignante et compta Eleanor Roosevelt parmi ses élèves. En 1903, à 37 ans, elle épousa le peintre français Simon Bussy (1870-1954), qui, élève de Gustave Moreau, appartenait à l’entourage de Matisse et était originaire de Dole, dans le Jura. Peintre et pastelliste de talent, Simon Bussy fréquentait également le cénacle de Bloomsbury. Simon, Dorothy et Jane Bussy étaient également très amis avec le peintre belge Jean Vanden Eeckhoudt, sa femme et sa fille Zoum Walter, peintre également. Ils eurent une fille, Jane Simone Bussy (1906-1960). Jane Simone devint peintre à son tour.
André Gide et Olivia
Parmi les amis de Dorothy Bussy figuraient Charles Mauron, le compagnon d’E. M. Forster, mais surtout André Gide, qu’elle avait rencontré durant l’été 1918. Une amitié s’instaura entre eux, qui dura plus de trente ans, jusqu’à la mort de Gide. Dorothy Bussy devint la traductrice attitrée des œuvres de Gide en anglais. Les lettres qu’ils échangèrent furent publiées en anglais et en français, et les manuscrits se trouvent aujourd’hui à la British Library. Dorothy Bussy publia trois oeuvres, dont un seul roman, célèbre, Olivia (1949). Dorothy Bussy avait écrit ce texte dès 1933. Elle a probablement refondu dans Olivia le texte d’une comédie en trois actes, écrite avant l’entre-deux-guerres, « Miss Stock » dont Gide avait également la connaissance. Une de ses admiratrices, Ida Bourdet espérait faire monter Miss Stock au théâtre et l’avait traduit entièrement en français pour le communiquer à Madeleine Renaud. Pour Olivia, Dorothy Bussy avait adressé le manuscrit de son roman à André Gide pour lui demander son avis. La réponse de Gide ayant été peu enthousiaste, la romancière avait renoncé à la publication pendant plus de quinze ans. Le succès fut pourtant immédiat, tant en Grande-Bretagne qu’à l’étranger, au grand dam de Gallimard et de Gide qui avaient laissé passer le roman au profit de Stock. Gallimard se rattrapa ultérieurement en publiant les Fifty nursery rhymes, œuvre essentiellement à vocation pédagogique, mais le succès fut moindre. Olivia fut adapté au cinéma l’année suivant sa parution. Dorothy Bussy revendiqua la part de fiction de ce roman. Il semble en effet que Marie Souvestre vivait déjà en Angleterre en 1887 à l’époque de l’évènement dramatique que fut le décès de l’autre enseignante, Caroline Dussault.
Bibliographie
(en) Dorothy Bussy, Eugène Delacroix, Londres, Duckworth & Co, 1912, 127 pp
(fr) Olivia (Dorothy Bussy), Olivia, Stock, 1949 ; Stock, 1999
(en) Olivia (Dorothy Bussy), Olivia, Londres; Hogarth Press; 1950
(fr) Dorothy Bussy, Fifty nursery rhymes, avec un commentaire sur l’usage de l’anglais à destination des étudiants francophones. Paris, Gallimard, 1950, 436 pp
(fr) Dorothy Bussy, Quelques souvenirs, Paris, Gallimard, numéro spécial de la nrf « Hommage à André Gide », dans « Hommages de l’étranger », novembre 1951,
(fr) Correspondance André Gide – Dorothy Bussy, 3 vol., éd. par Jean Lambert, 1979-1988
(en) Selected Letters of André Gide and Dorothy Bussy, éd. par Richard Tedeschi
(fr) Marie-Françoise Bastit-Lesourd, « Marie Souvestre, féministe et pédagogue », Les Cahiers de l’Iroise, n° 202, Brest, mai-août 2005
(fr) Zoum Walter, Pour Sylvie, Bruxelles, Jacques Antoine, 1975
(en) Michael Holroyd, Lytton Strachey : The New Biography, 1994
Source : Wikepedia