Nancy Cunard

nancy cunard poetesseNancy Clare Cunard est née le 10 mars 1896 en Grande-Bretagne dans la classe supérieure, elle rejeta résolument les valeurs familiales et consacra la plus grande partie de sa vie à lutter contre le racisme et le fascisme. Son père, Sir Bache Cunard, baronnet, avait hérité de la ligne de navigation Cunard Line et s’intéressait au polo et à la chasse au renard. Sa mère, née Maud Alice Burke (1872-1948), était une héritière américaine ; devenue Lady Emerald Cunard, elle reçut la meilleure société londonienne, et fut bien connue comme amie de Wallis Simpson. Nancy avait d’abord été élevée dans la propriété familiale à Nevill Holt dans le Leicestershire, mais quand ses parents se séparèrent en 1910, elle s’installa à Londres avec sa mère. Son éducation se passa dans plusieurs pensionnats, y compris lorsqu’elle était en France et en Allemagne. Pendant la Première Guerre mondiale, elle fit un mariage qui ne dura pas plus de deux ans, avec Sydney Fairbairn, joueur de cricket, officier dans l’armée et blessé de guerre. À cette époque elle était également proche de l’influent groupe de La Coterie, fréquentant en particulier Iris Tree. Elle contribua à Wheels, l’anthologie des Sitwell, fournissant le poème de son titre et il est même dit qu’elle fut à l’origine de ce projet. Son amant, Peter Broughton-Adderley, trouva la mort au combat en France moins d’un mois avant l’armistice. Beaucoup de ceux qui l’ont connue ont prétendu qu’elle ne s’est jamais entièrement remise de cette perte. À partir de 1920, elle s’installe à Paris, où elle s’implique dans les courants du modernisme littéraire, du surréalisme et du dadaïsme. Nombre des poèmes qu’elle publia remontent à cette période. Durant les premières années elle fut très liée avec Michael Arlen. Une brève relation avec Aldous Huxley influença plusieurs romans de ce dernier. Elle fut le modèle de Myra Viveash dans Antic Hay (1923) et de Lucy Tantamount dans Point Counter Point (1928) (Contrepoint). Il est supposé que c’est à cette époque qu’elle devint dépendante de l’alcool et peut être d’autres drogues.

nancy cunard hour pressThe Hours Press

En 1927, elle s’installe dans une ferme à La Chapelle-Réanville, en Normandie. Voulant soutenir la poésie expérimentale et fournir aux jeunes auteurs un marché plus rémunérateur, c’est là qu’en 1928, elle crée « The Hours Press », une petite imprimerie qui s’était appelée Three Mountains Press — elle avait hérité d’une fortune qui lui permettait de prendre plus de risques financiers que d’autres éditeurs. Cette maison d’édition collabora avec William Birod, un journaliste américain vivant à Paris et qui avait déjà fait paraître des œuvres d’Ezra Pound. « The Hours Press » se fit connaître par la conception superbe de ses livres et la haute qualité de sa production. Hours Press fit paraître la première œuvre de Samuel Beckett publiée séparément, un poème appelé Whoroscope (1930). Elle publia aussi les XXX Cantos de Pound. En 1931, Wyn Henderson avait pris en main la gestion de la maison d’édition, et la même année en publia le dernier livre, The Revaluation of Obscenity par le sexologue Havelock Ellis.

nancy cunard activisme politiqueL’activisme politique

En 1928, après une liaison de deux ans avec Aragon, elle en commença une autre avec Henry Crowder, un Afro-Américain, musicien de jazz, qui travaillait à Paris. Elle devint alors une activiste en matière de politique raciale et de droits civils aux États-Unis, et visita Harlem. En 1931 elle publia un ouvrage polémique, Black Man and White Ladyship, attaque contre les attitudes racistes comme celle de sa mère, dont elle rapporte le propos : « C’est vrai que ma fille connaît un nègre? » Elle publia également Negro : An Anthology, où elle rassemblait des poésies, des œuvres de fiction et de non-fiction, dues surtout à des écrivains afro-américains, dont Langston Hughes et Zora Neale Hurston. On y trouve aussi des écrits de George Padmore et son propre récit de l’affaire des Garçons de Scottsboro. La presse parla de ce projet en mai 1932, deux ans avant qu’il fût publié, ce qui valut à Nancy Cunard de recevoir des menaces anonymes et des lettres de haine. Elle en publia quelques-unes dans le livre, en exprimant son regret que, du fait que « [les autres]sont obscènes, cette partie de la culture américaine ne peut donc pas être rendue publique ». Au milieu des années 1930, elle participa à la lutte contre le fascisme, écrivant sur l’annexion de l’Éthiopie par Mussolini et sur la guerre civile en Espagne. Elle annonça de façon précise que les « événements en Espagne étaient le prélude d’une nouvelle guerre mondiale ». Ses récits sur les souffrances des réfugiés espagnols furent à l’origine d’une souscription dans le Manchester Guardian. Elle-même contribua à la fourniture de secours matériels et à l’organisation des aides, mais sa mauvaise santé – due en partie à l’épuisement et aux conditions qu’elle trouvait dans les camps – la força à revenir à Paris, où elle se tenait dans les rues à faire la collecte de fonds pour les réfugiés. En 1937, elle publia une série de brochures contenant des poèmes sur la guerre, dont des œuvres de W. H. Auden, Tristan Tzara et Pablo Neruda. Plus tard, la même année, elle distribua en Europe un questionnaire à des écrivains au sujet de la guerre ; les réponses furent publiées par The Left Review sous le titre Authors Take Sides on the Spanish War. Pendant la Deuxième Guerre mondiale, elle travailla, jusqu’à s’épuiser physiquement, comme traductrice à Londres au service de la Résistance française.

nancy cunard parisAprès la guerre, elle renonça à sa maison à Réanville et fit de nombreux voyages. Mentalement et physiquement elle était en mauvaise santé, ce qu’aggravaient chez elle l’alcoolisme, la pauvreté et des comportements autodestructeurs. Elle fut internée dans un hôpital psychiatrique après une altercation avec la police de Londres mais, une fois sortie, son état de santé déclina encore. Elle ne pesait plus que trente cinq kilos* quand on la retrouva dans la rue à Paris et qu’on la transporta à l’hôpital Cochin, où elle mourut deux jours plus tard le 17 mars 1965. Son corps revint en Angleterre pour la crémation et ses restes furent placés au cimetière du Père-Lachaise, à Paris, où ses cendres reposent dans l’urne numéro 9016.


* selon les dires de Pablo NERUDA, qui en dresse un portrait dans « J’avoue que j’ai vécu » Nancy Cunnard a vécu à Lamothe-Fénelon, dans le Lot, où elle continua à voir ses amis. La maison où elle vécu existe toujours. Malheureusement les témoins de son passage se font rares, compte tenu de l’age. Une de mes clientes se rappelait d’un café avec Louis Aragon et ses amis.

Livres

François Buot : Nancy Cunard, éd. Fayard-Pauvert, 2008.

Source : wikepedia





2 commentaires pour á Nancy Cunard

  1. j’en reviens d’m’mettre farci tout ton truc ma caro en plus un dimanche midi juste avant d’filer dejeuner ben ma pov ta nancy a morfle severe a la fin

  2. StellaNo Gravatar on mars 13th, 2011 at 11:38
  3. Eblouie par le personnage. Elle en avait.

  4. Super nanaNo Gravatar on septembre 22nd, 2012 at 5:32

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