Marie, qui voudrait votre beau nom tourner
Marie, qui voudrait votre beau nom tourner
Marie, qui voudrait votre beau nom tourner,
Il trouverait Aimer : aimez-moi donc, Marie,
Faites cela vers moi dont votre nom vous prie,
Votre amour ne se peut en meilleur lieu donner.
S’il vous plaît pour jamais un plaisir demener,
Aimez-moi, nous prendrons les plaisirs de la vie,
Pendus l’un l’autre au col, et jamais nulle envie
D’aimer en autre lieu ne nous pourra mener.
Si faut-il bien aimer au monde quelque chose :
Celui qui n’aime point, celui-là se propose
Une vie d’un Scythe, et ses jours veut passer
Sans goûter la douceur des douceurs la meilleure.
Eh, qu’est-il rien de doux sans Vénus ? las ! à l’heure
Que je n’aimerai point, puissé-je trépasser !
Pierre De RONSARD